Pourquoi l’on-premise revient en force : coût, contrôle et sécurité

Depuis des années, le cloud public s’imposait comme la voie royale pour héberger nos infrastructures. Mais depuis quelque temps, une autre tendance se dessine : le retour de l’on-premise, c’est-à-dire l’hébergement sur des serveurs que l’on maîtrise, chez soi ou dans ses propres datacenters.
 
Entre les interruptions notables chez AWS et GCP et la hausse continue des coûts d’exploitation, de plus en plus d’entreprises reconsidèrent leur dépendance au cloud public.
 
Et si finalement… le futur du cloud, c’était de revenir au local ?
 

Le mythe du cloud “moins cher” s’effondre

Le modèle pay-as-you-go du cloud semblait imbattable au départ. Mais pour de nombreuses entreprises, la promesse d’économies s’est transformée en dépendance financière.
 
  • Factures AWS ou Azure devenant imprévisibles,
  • Surprovisionnement “pour ne pas tomber”,
  • Coûts cachés (trafic sortant, snapshots, stockage froid),
  • Et aucune visibilité à long terme sur la hausse tarifaire des providers.
En comparaison, une infrastructure on-premise bien pensée (serveurs Proxmox, stockage Ceph, automatisation Ansible) représente un investissement initial, mais un coût maîtrisé et prévisible sur 3 à 5 ans.
 

Exemple concret : Cloud public vs On-premise sur 5 ans

Prenons une PME tech de 50 à 100 collaborateurs, avec une vingtaine de VMs, 8 To de stockage et des besoins de CI/CD, supervision et backup.
 

Scénario A – 100 % Cloud (AWS ou GCP)

Élément Coût mensuel moyen Coût sur 5 ans
Instances EC2 / GCE (20 VMs) 2 200 € 132 000 €
Stockage EBS / Cloud Storage (8 To) 320 € 19 200 €
Trafic sortant (2 To/mois) 180 € 10 800 €
Snapshots / backups 150 € 9 000 €
Services managés (DB, LB, monitoring) 300 € 18 000 €
Total estimé ≈ 3 150 €/mois ≈ 189 000 € sur 5 ans

Sans compter les coûts de transfert, les hausses tarifaires, ni la complexité du support provider.

Scénario B – On-Premise automatisé (Proxmox + Ansible + Ceph + Zabbix)

Élément Coût initial Coût annuel Coût sur 5 ans
Serveurs physiques (4 nœuds Proxmox) 22 000 € - 22 000 €
Baie de stockage Ceph 6 000 € - 6 000 €
Réseau / onduleurs 3 000 € - 3 000 €
Électricité / hébergement - 900 € 4 500 €
Maintenance / renouvellement partiel - 1 200 € 6 000 €
Total estimé 31 000 € 2 100€ ≈ 41 500 € sur 5 ans

Même en ajoutant la main-d'œuvre DevOps (installation, supervision, automatisation), on reste sous les 60 000 € sur 5 ans, soit près de 3 fois moins cher que le cloud public.

Synthèse

Cloud Public On-Premise
Coût sur 5 ans ≈ 190 000 € ≈ 40–60 000 €
Contrôle des données Faible Total
Performance / latence Variable Stable
Dépendance fournisseur Élevée Nulle
Investissement initial Faible Moyen
TCO (Total Cost of Ownership) Très élevé Prévisible

Dans un cas réel que j'ai audité, une PME dépensait près de 3 000 €/mois sur AWS. En migrant vers une infrastructure on-premise automatisée, son coût total sur 5 ans a été divisé par 3, tout en gagnant en performance et en indépendance.

Le besoin croissant de contrôle et de souveraineté

Les entreprises veulent reprendre la main sur leurs données et leurs systèmes. Avec les contraintes réglementaires (RGPD, ISO 27001, DORA…), la maîtrise de la donnée n’est plus un luxe : c’est une obligation.
 

Quand vos données sensibles transitent par trois régions AWS et un CDN américain, il n'est plus question de maîtrise, mais de foi.

Une approche on-premise moderne permet :
 
  • un contrôle complet des flux réseau,
  • une intégration avec les systèmes internes,
  • un hébergement souverain en Europe,
  • une conformité RGPD simplifiée.

Dans mes missions, je vois des DSI redécouvrir la puissance d'une infrastructure locale couplée à des outils open-source : RKE2, Proxmox, Vault, ArgoCD, AWX, Grafana…

La sécurité : l’argument décisif

Les incidents récents chez AWS et GCP l’ont rappelé : même les géants peuvent tomber.
 
Chaque défaillance se répercute sur des milliers d’entreprises dépendantes du même provider. En on-premise, tu choisis tes propres règles de sécurité :
 
  • durcissement Linux,
  • segmentation réseau,
  • bastions,
  • rotation automatisée des clés,
  • supervision locale.
Autrement dit : tu redeviens maître de ta résilience.
 

L’on-premise moderne n’est plus “à l’ancienne”

Oubliez les salles serveurs poussiéreuses, l’on-premise d’aujourd’hui, c’est :
 
  • Proxmox ou RKE2 pour orchestrer des clusters,
  • Ansible + AWX pour tout automatiser,
  • GitOps + ArgoCD pour synchroniser les déploiements,
  • Grafana, Prometheus, Zabbix pour la visibilité.
C’est un cloud privé industrialisé, sécurisé et automatisé, hébergé chez vous ou dans un datacenter souverain.

En clair : on ne revient pas en arrière, on revient en maîtrise.

Le modèle hybride : le meilleur des deux mondes

Le choix n’est plus “cloud ou on-premise”. Le vrai modèle d’avenir, c’est le cloud hybride :
 
  • workloads critiques on-premise ;
  • besoins élastiques (tests, backups, IA) dans le cloud ;
  • orchestration unifiée.
Cette flexibilité, c’est la nouvelle maturité DevOps : choisir le bon environnement, au bon moment.
 

En conclusion

Le cloud public reste un outil essentiel, mais l’on-premise redevient une brique clé pour les entreprises qui veulent :
 
  • maîtriser leurs coûts,
  • reprendre le contrôle,
  • sécuriser leurs données à long terme.
Dans un monde où tout devient “as a service”, le vrai luxe, c’est de maîtriser son propre service.

Vous réfléchissez à reprendre le contrôle sur vos infrastructures ?

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